En Italie, les rites funéraires sont très proches de ce qu'ils sont en France et en Espagne, pays de cultures voisines et de religion semblable. Il faut toutefois noter que le côté ostensible des rites est, ici, enflé parfois jusqu'à l'ostentatoire; il n'est qu'à visiter les cimetières des grandes villes italiennes pour s'en convaincre. L'art funéraire s'y épanouit, à grand renfort de marbre et de pierres monumentales.
Les entreprises de pompes funèbres
Les entreprises de pompes funèbres italiennes sont privées, avec liberté de création, mais elles ne peuvent agir que dûment autorisées par les autorités municipales, ce qui revient au même que le régime de la concession. L'étendue de l'autorisation dans l'espace et dans le temps fait l'objet de négociations, cas par cas.
Elles sont 1800, environ, exclusivement spécialisées dans l'organisation des services funéraires. Mais près de 2 500 autres entreprises, d'une activité principale différente, sont également autorisées à assurer ces services. C'est ainsi que l'ordonnateur des cérémonies peut être, suivant les lieux, le fleuriste, le menuisier ou le ferblantier, le loueur de voitures, le marbrier, etc..., qui, outre la fourniture des gerbes et couronnes, ou du cercueil, ou du corbillard, ou de la tombe, se charge de tout le reste du service.
Le coût d'un enterrement varie sensiblement suivant les régions et suivant la nature des entreprises de pompes funèbres.
Le goût des Italiens pour le funéraire pompeux a contribué à multiplier les fournitures et à faire de leur fabrication, des spécialités à part entière, où l'on ne voit ailleurs, le plus souvent, que des activités accessoires. C'est ainsi qu'il existe:
des ateliers de transformation de voitures en corbillards
des ateliers de fabrication de décorations funéraires en tissus : dais, chapelles ardentes
catafalques, capitonnages, linceuls, voiles couvrant la dépouille mortelle
des fabricants de cercueils, bien sûr, en bois ou en métal, principalement, en zinc
des fonderies spécialisées dans la production de poignées en bronze et accessoires en métal pour cercueils
des imprimeries de papiers de deuil, faire-part, images pieuses de deuil, cartes avec épigraphes, papier à lettre de deuil...
des ateliers de tailleurs de marbre et de pierres, pour les tombeaux et monuments funéraires
des fonderies et ateliers de céramique pour statues, crucifix, vases à eau bénite et autres décorations de tombes
des fabriques de cierges en photophores pour illumination des tombes
des fabriques de gerbes, couronnes et coussins en fleurs artificielles...
Ce sont des centaines de petites entreprises, de dimensions artisanales mais habiles à appliquer des méthodes de fabrication industrielles, propres à l'Italie. Toutes ces activités se signalent, en outre, par une impossibilité totale de quantifier, même très approximativement, le chiffre d'affaires réalisé. Il est sans doute considérable.
cimetière monumental Staglieno