70 % des décès donnent lieu à des enterrements traditionnels, 30 %, à des incinérations. Les personnes ayant atteint un âge avancé et les catholiques sont enterrés suivant la tradition, en grande majorité ; la population calviniste et les générations plus jeunes sont plus acquises à l'incinération.
Il s'agit là de chiffres moyens qui masquent des situations parfois totalement inversées.
Les règlements en matière funéraire sont, en Suisse, du ressort des Cantons chaque Canton a ses règles et ses coutumes, avec, parfois, des variantes d'une ville à l'autre, à l'intérieur d'un Canton. Par exemple, Lausanne accepte d'enterrer un mort d'une autre commune; à deux kilomètres de là, dans un gros bourg, on vous refusera un coin du cimetière si vous n'habitiez pas le bourg de votre vivant. Dans de nombreuses villes de Suisse, il en est ainsi.
La disparité : cas de ZURICH
Cette disparité se retrouve dans les coutumes funéraires, les statuts des entreprises de pompes funèbres et dans les coûts supportés par les familles. Dans des Cantons, comme Zurich, les entreprises sont des services officiels qui ne font payer qu'une partie, parfois minime, de leurs fournitures, la plus grosse part restant à la charge de la communauté. Dans ces Cantons, les enterrements sont d'un coût particulièrement modéré, dans certains cas, ils sont pratiquement gratuits.
Toujours à Zurich, le cercueil de modèle standard est gratuit. Si la famille le désire, elle peut obtenir pour le défunt un cercueil plus luxueux, mais en le payant. En cas d'incinération, l'urne standard est également gratuite et sa mise en terre est faiblement facturée ; cela donne une idée du coût réduit du service funèbre.
Le temps de concession minimum est de 20 ans, période dite de "repos légal". La tombe est systématiquement marquée par une croix de bois fournie gratuitement; mais pour ainsi dire toutes les familles font poser, plus tard, une pierre tombale à leurs frais.
La famille doit s'entendre directement avec les autorités religieuses pour la messe ou le culte. La cérémonie est gratuite, pour autant que le défunt soit à jour de ses impôts ecclésiastiques (catholiques ou protestants).
La disparité : cas de LAUSANNE
Dans d'autres Cantons, comme Lausanne, les services sont assurés à titre onéreux, c'est-à-dire à la charge entière des familles concernées.
A Lausanne, les seuls frais pris en charge par la municipalité sont les frais de transport de l'église au cimetière et le coût des fossoyeurs; encore faut-il que le décès soit intervenu à Lausanne ou que le défunt y habitât. A défaut de l'une ou l'autre de ces conditions, les "droits d'entrée au cimetière" sont à la charge de la famille, pour un montant forfaitaire et uniforme.
Il en va de même pour les crémations qui sont, sous les mêmes conditions, soit prises en charge par la ville, soit facturées aux familles, indépendamment de la cérémonie proprement dite qui est dans tous les cas à la charge de la famille.
L'enterrement a lieu, le plus souvent dans la commune de résidence, mais on peut se faire enterrer dans toute commune de son choix, ce qui provoque des transports de corps plus nombreux qu'en d'autres pays.
En revanche, le lieu de sépulture, dans le cimetière, ne peut être choisi. A moins que la famille ne dispose d'un caveau, les corps sont admis par rangées, rigoureusement dans l'ordre d'arrivée; il n'y a pas d'emplacements privilégiés, comme en Allemagne, par exemple. Pour les caveaux familiaux, des concessions de 33 ans sont accordées. Ces concessions sont renouvelables, au même prix, pour 33 autres années.
Quant au règlement des pierres tombales, chaque commune, voire chaque cimetière à l'intérieur d'une commune, possède le sien; il faut, pratiquement, pour chaque pierre tombale, demander une autorisation particulière qui ressemble fort à un permis de construire
A l'issue du "repos légal", qui est, à Lausanne, de 25 ans au minimum, ou, pour un caveau, à l'extinction de la concession, les os du défunt sont déposés en fosse commune ou remis, dans une urne, à la disposition de la famille.
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A Zurich, on pourra enterrer ses cendres en forêt
Légende photo: Une forêt où reposer en paix. (Photo Ville de Zurich) Première suisse: les citadins zurichois peuvent désormais choisir un arbre comme dernière demeure, au lieu du crématoire.
La Ville dit avoir reçu de très nombreuses demandes. Elle offre le choix entre un arbre «commun» et un arbre familial.
La Ville de Zurich innove: désormais, ses habitants pourront choisir un arbre dans une forêt des hauts de la ville, sur la colline de Höngg, pour y déposer les cendres d’un proche décédé.
Entre 300 et 400 arbres, de toutes variétés, sont déjà à disposition sur une surface de 3,3 hectares. Présentée à la presse mardi, la parcelle jouxte un des 19 cimetières municipaux. Un deuxième site est d’ores et déjà prévu.
Les services municipaux ont désigné ce qui sera le premier «arbre commun» - à comparer avec la fosse commune des cimetières: un chêne de quelque 150 ans.
Un trou de 80 centimètres de profondeur a été creusé au pied de l’arbre pour accueillir les cendres du premier intéressé. «Les cendres sont absorbées par les racines de l’arbre», explique l’ingénieure municipale Yvonne Aellen.
Les pompes funèbres étant, à Zurich, assumées par la Ville, la gratuité du service est garantie tant que l’on se contente de l’arbre «commun». Seuls les frais d’entretien seront facturés, d’un montant forfaitaire de 200 francs.
http://www.swissinfo.org/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=1610363